À propos de “In a Pink Room” II

par Antonio Zimarino

Dessinons les éléments formels les plus évidents : le rose, le thème de l’enfance et du « child » psychologiquement typé « féminin », des éléments sacrés, une forte matérialité parfois indéfinie, la déformation, la compression de la figure humaine – définie par des visages et des expressions ; parfois des visages féminins « en vol » (autoportraits ?) transformés en sortes de papillons nocturnes.
Ces indices nous renvoient à un ensemble de thématiques psychologiques profondes : la corporalité féminine, le passage de l’innocence, le désir d’un retour impossible. Encore : la limite du corps, la peur et la surprise, le désir de dépasser ou de comprendre le seuil de la fisicité matérielle pour libérer un rêve ou une émotion qui ne survit que transcendant ou s’annulant—réduisant rêve ou désir à une possibilité immaginale, éthérée, libre et petite.
Un sentiment de sacré déclenche un processus d’iconisation de l’enfance, presque une célébration d’un état ressenti comme problématique, plutôt qu’achevé : un enfant impossible, la maternité célébrée, rêvée ou niée. Les images d’une matriochka intense, symbole ancestral et populaire de vie, maternité, mystère, introspection profonde : une matriochka contemporaine et souffrante, contrainte et emprisonnée, tendue. Enfin, ces suggestions émergent d’une identité de forme qui — loin d’être « légère » — atteint un degré d’introspection et un effort de rendre visible une tension non résolue, créant un effet profondément violent ; il n’y a pas de solution, seulement le tentatif de recombiner histoires, mémoires, sens et expériences pour les affronter.
Bien que le thème soit introspectif et personnel, il appartient aussi à un univers psychologique féminin : probablement, le public féminin perçoit avec davantage d’immédiateté les tensions et introspections de cette installation ; quant au public masculin, il est confronté à « l’autre moitié » dont il faut prendre conscience pour comprendre que le « féminin » n’est pas notre projection, mais une altérité existentielle à peine perceptible.
Ainsi Maria Luisa Imperiali nous dit, autant que se le dit elle‑même, « la femme », la sensibilité existentielle du féminin, entendue comme une identité graduelle de problématiques — un être-au-monde qui va bien au-delà de la distinction sexuelle.

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